Le choix entre SASU et auto-entreprise représente un dilemme essentiel pour de nombreux entrepreneurs en herbe. Cette décision initiale influencera considérablement l’avenir de leur projet professionnel. Comprendre les spécificités de ces deux statuts juridiques s’avère essentiel pour prendre une décision éclairée. Cet article vise à éclaircir les différences majeures entre la SASU et l’auto-entreprise, permettant donc aux porteurs de projets de faire le choix le plus adapté à leur situation.

Comprendre les différences entre SASU et auto-entreprise

La SASU, ou Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle, se démarque grâce à sa personnalité juridique propre. Cette structure offre une séparation nette entre le patrimoine de l’entreprise et celui de son dirigeant. À l’opposé, l’auto-entreprise, également appelée micro-entreprise, s’inscrit dans le cadre d’une entreprise individuelle dépourvue de personnalité morale distincte.

La création d’une auto-entreprise séduit par sa simplicité et sa gratuité. Une simple déclaration en ligne suffit pour lancer son activité. En revanche, la SASU nécessite des démarches plus complexes et onéreuses. La rédaction de statuts, la publication d’une annonce légale et l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés sont incontournables.

L’auto-entreprise impose des plafonds de chiffre d’affaires à respecter : 77 700 € pour les activités de services et 188 700 € pour le commerce. La SASU, quant à elle, n’est soumise à aucune limitation de revenus. Cette flexibilité permet d’envisager une croissance plus notable.

Sur le plan fiscal, la SASU est par défaut assujettie à l’impôt sur les sociétés, offrant des possibilités d’optimisation fiscale. L’auto-entreprise relève de l’impôt sur le revenu, avec une imposition directe des bénéfices dans la déclaration personnelle de l’entrepreneur.

La comptabilité en auto-entreprise se veut simplifiée, se limitant à un livre des recettes et des achats. La SASU, elle, requiert une comptabilité plus élaborée, incluant bilan et compte de résultat. Cette rigueur comptable accrue peut nécessiter le recours à un expert-comptable.

Les avantages de la SASU

La SASU permet la déduction des charges réelles de l’entreprise, offrant une vision précise de la rentabilité. Cette possibilité favorise une gestion financière optimisée, contrairement à l’abattement forfaitaire appliqué en auto-entreprise.

L’absence de plafond de chiffre d’affaires offre un bénéfice considérable pour les entrepreneurs ambitieux. Cette liberté permet d’envisager sereinement le développement de l’activité sans craindre de franchir un seuil légal contraignant.

La responsabilité limitée du dirigeant de SASU représente une protection considérable. Le patrimoine personnel se trouve préservé en cas de difficultés financières de l’entreprise, sauf faute de gestion avérée.

La SASU offre la possibilité d’accueillir des associés et de se développer plus aisément. Cette flexibilité facilite la levée de fonds et l’expansion de l’entreprise, options plus restreintes en auto-entreprise.

Un avantage notable de la SASU réside dans la possibilité de cumuler des dividendes avec les allocations chômage. Cette opportunité permet de sécuriser ses revenus tout en développant son activité entrepreneuriale.

Certaines activités, interdites en auto-entreprise, deviennent accessibles sous le statut de SASU. Cette ouverture élargit le champ des possibles pour les entrepreneurs désireux d’examiner des secteurs spécifiques.

Les avantages de l’auto-entreprise

La création d’une auto-entreprise séduit par sa simplicité et sa gratuité. Cette accessibilité permet de concrétiser rapidement un projet entrepreneurial sans investissement initial conséquent.

L’abattement forfaitaire sur les charges simplifie considérablement la gestion financière. Ce système permet d’anticiper facilement les cotisations à verser, facilitant la trésorerie de l’entreprise.

La comptabilité en auto-entreprise se caractérise par sa simplicité. Un simple livre des recettes suffit, réduisant considérablement le temps consacré aux tâches administratives.

Les cotisations sociales proportionnelles au chiffre d’affaires offrent une flexibilité appréciable. Cette caractéristique permet d’adapter les charges aux revenus réels de l’entreprise, particulièrement avantageux en période de lancement.

L’auto-entreprise convient parfaitement pour tester une activité ou générer un complément de revenus. Ce statut offre la possibilité d’entreprendre tout en conservant une autre activité professionnelle.

La facilité de gestion au quotidien de l’auto-entreprise permet à l’entrepreneur de se concentrer sur son cœur de métier. Cette simplicité administrative favorise le développement de l’activité sans s’encombrer de formalités complexes.

Bureau de travail avec ordinateur portable, papiers et vue extérieure

Comparatif des avantages et inconvénients de la SASU par rapport au statut d’auto-entrepreneur

La SASU offre une meilleure protection sociale que l’auto-entreprise, mais implique des cotisations plus élevées. Cette couverture étendue inclut notamment une meilleure prise en charge des arrêts maladie et une retraite potentiellement plus avantageuse.

La responsabilité du dirigeant diffère significativement entre les deux statuts. En SASU, elle se limite aux apports, préservant en conséquence le patrimoine personnel. L’auto-entrepreneur, bien que bénéficiant récemment d’une protection accrue, reste plus exposé en cas de difficultés.

Les régimes fiscaux de ces deux structures présentent des implications distinctes. La SASU, soumise à l’impôt sur les sociétés, offre des possibilités d’optimisation fiscale. L’auto-entreprise, relevant de l’impôt sur le revenu, se caractérise par une gestion fiscale plus simple mais moins flexible.

En termes de développement et de croissance, la SASU l’emporte nettement. Sa structure permet d’accueillir des associés, de lever des fonds et d’envisager une expansion significative. L’auto-entreprise, limitée par ses plafonds, convient davantage à des projets de taille modeste.

La flexibilité des deux statuts varie selon les types d’activités. La SASU autorise un éventail plus large de secteurs d’activité, tandis que l’auto-entreprise se voit restreinte dans certains domaines.

La crédibilité auprès des clients et partenaires peut différer. La SASU, par son statut de société, inspire généralement plus de confiance pour des projets d’envergure. L’auto-entreprise, bien que parfaitement légitime, peut parfois être perçue comme moins professionnelle pour certains interlocuteurs.

Comment créer une SASU ?


La création d’une SASU nécessite plusieurs étapes cruciales. La première consiste à rédiger les statuts de la société. Ce document fondateur détaille l’objet social, le capital, les modalités de fonctionnement et les pouvoirs du président. Il est recommandé de faire appel à un avocat pour s’assurer de la conformité juridique des statuts.

Les formalités administratives constituent l’étape suivante. Elles incluent :

-Le dépôt du capital social sur un compte bancaire dédié
-L’obtention d’un numéro SIRET
-La déclaration de début d’activité auprès du Centre de Formalités des Entreprises
-L’inscription à l’URSSAF


La publication d’une annonce légale est obligatoire. Cette démarche vise à informer les tiers de la création de la société. Elle doit être effectuée dans un journal d’annonces légales habilité comme litinerant.fr

L’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) finalise le processus de création. Cette étape confère à la SASU sa personnalité morale et son existence légale.

Les coûts associés à la création d’une SASU varient généralement entre 300 et 1 500 euros, selon les prestations choisies. Ces frais comprennent :

  • Les frais de publication de l’annonce légale
  • Les frais d’immatriculation au RCS
  • Les honoraires éventuels d’un expert-comptable ou d’un avocat

Le recours à un expert-comptable ou un avocat peut s’avérer judicieux pour naviguer sereinement dans ces démarches. Leur expertise garantit la conformité juridique et fiscale de la création, évitant de ce fait d’éventuelles complications futures.

CritèreSASUAuto-entreprise
Personnalité juridiqueDistincteConfondue avec l’entrepreneur
Plafond de CAAucun77 700 € ou 188 700 €
Régime fiscalISIR
ComptabilitéComplexeSimplifiée
ÉtapeSASUAuto-entreprise
CréationComplexe et coûteuseSimple et gratuite
ImmatriculationRCS obligatoireNon obligatoire
StatutsObligatoiresNon nécessaires
Annonce légaleObligatoireNon nécessaire

En bref, le choix entre SASU et auto-entreprise dépend largement des objectifs et de l’ampleur du projet entrepreneurial. L’auto-entreprise convient parfaitement pour démarrer une activité ou générer un revenu complémentaire, grâce à sa simplicité et sa flexibilité. La SASU, plus complexe mais offrant davantage de possibilités, s’adresse aux projets ambitieux nécessitant une structure solide pour se développer.

Romain