Vendre son entreprise demande de la préparation et une certaine réflexion afin que l’opération se passe sans encombre et que chaque partie (cédant et repreneur) puisse en tirer bénéfice. Différents éléments doivent alors être pris en compte. Découvrez justement quelques conseils et astuces importantes à retenir.
Bien préparer la vente de son entreprise
La préparation constitue une première étape primordiale pour réussir la vente de son entreprise. Elle nécessite de l’implication et du temps, au minimum 1 an, de la part du propriétaire. Le but de cette démarche est de valoriser l’entreprise afin de mieux attirer les éventuels repreneurs et d’en tirer un bon prix.
Se poser les bonnes questions
Il existe une multitude de questions auxquelles le cédant doit se poser. En voici quelques-unes :
- Quelles sont les raisons qui le poussent à vendre l’entreprise ?
- A-t-il déjà un projet après la cession ?
- Existe-t-il déjà des repreneurs potentiels ?
- Quelle est la meilleure période pour vendre l’entreprise ?
- Est-il préférable de vendre une partie ou la totalité de la société ?
- À quel prix vendre l’entreprise ?
Effectuer divers diagnostics
Il faut également procéder à des diagnostics de l’entreprise afin de mettre en avant ses points forts et de discerner ses points faibles. Voici les points à examiner :
- L’activité : faire le diagnostic des activités revient à analyser les produits et les services proposés, l’état des fournisseurs, de la clientèle, où se situe la société vis-à-vis de la concurrence, quel est l’état du marché…
- La finance et la comptabilité : ce diagnostic consiste à examiner les éléments financiers de l’entreprise, englobant les actifs, les passifs, les créances et les dettes et autres.
- Les moyens humains et techniques : cet examen permet de classer le personnel selon leurs compétences, leur expérience et leur ancienneté et de faire un état des lieux, notamment des bureaux, des machines et des équipements.
- La partie juridique : ce diagnostic représente une mise en avant des contraintes légales qui touchent le secteur d’activité, un recensement des brevets, des marques et des labels dont dispose la société.
Mettre en place les dossiers de présentation
Avant de se lancer à la vente de l’entreprise, il est important de concevoir un dossier de présentation qui va donner une belle image à la société. C’est ce dossier que les éventuels repreneurs vont examiner en premier avant de visiter les locaux.
Des documents à jour, des photos montrant de belles facettes de la société et d’autres points sont à mettre en avant. Il faut aussi trouver les bons arguments pour les points faibles que les futurs acquéreurs risquent de voir.
Définir la valeur de l’entreprise
Généralement, il existe 4 méthodes pour définir la valeur de son entreprise, c’est-à-dire son prix de vente approximatif :
La méthode patrimoniale
Cette méthode consiste à évaluer l’entreprise en fonction de ses actifs, qu’ils soient corporels, incorporels ou financiers. Il est nécessaire de faire un état des lieux afin de les déterminer.
À ces actifs sont déduits les passifs pour ressortir la situation nette ou capitaux propres qui englobent le capital, les réserves et le bénéfice non affecté.
La méthode comparative
La méthode comparative revient à évaluer une entreprise en fonction de celle des concurrents. Pour cela, des coefficients multiplicateurs du chiffre d’affaires sont élaborés selon le secteur d’activité. À titre d’exemple, il est possible de définir la valeur de cession d’un garage automobile entre 75 % et 110 % de son chiffre d’affaires HT.
Toutefois, il existe différents facteurs qui influent sur cette méthode, notamment la situation géographique de la société, les prix de vente en vigueur dans la région…
La méthode empirique
Il s’agit d’une méthode qui consiste à évaluer l’entreprise sur ses perspectives d’avenir. En d’autres termes, sa valeur est estimée à partir du flux de liquidité prévisionnel que dégagera l’entreprise dans les 5 à 10 années à venir.
La méthode économique
Avec cette méthode, l’entreprise est évaluée en fonction de sa rentabilité. Elle consiste à déterminer les bénéfices générés par la société en se basant sur les divers résultats comme le résultat net, la marge brute d’autofinancement ou le résultat d’exploitation.
Trouver les acheteurs potentiels
Il est important de savoir à qui vendre son entreprise et ne pas procéder n’importe comment. Il faut donc faire le choix du bon repreneur en cherchant au bon endroit. Pour y arriver, voici quelques conseils où chercher :
- Les organismes spécialisés comme les chambres de commerce et les chambres des métiers ;
- Les sites internet spécialisés dans le cas où l’entreprise peut être facilement délocalisée ;
- Les réseaux de mise en relation des vendeurs et acheteurs comme les plateformes d’annonces payantes ;
- Les réseaux personnels comme les amis, la famille, les clients, les salariés, les fournisseurs…
C’est là que l’annonce et le dossier de présentation prennent leur importance afin de n’attirer que ceux qui sont réellement attirés par le rachat. Le vendeur doit également envisager de faire signer un accord de confidentialité aux repreneurs potentiels donnant suite à l’annonce.
Il est primordial de bien faire le tri entre plusieurs propositions sans se précipiter sur le premier venu. Les propositions des acquéreurs sont présentées sous forme de lettres d’intention indiquant leurs attentes au niveau du prix et certaines conditions.
Connaitre les formalités et démarches légales relatives à la cession de l’entreprise
Avant de procéder à la vente d’une entreprise, connaitre les différentes démarches légales et juridiques y afférant est plus qu’important.Certaines obligations administratives et légales encadrent le propriétaire d’une entreprise lorsque ce dernier souhaite vendre sa société avant, et après la cession.
Premièrement, il doit informer ses salariés 2 mois à l’avance si la société compte moins de 50 employés. Deuxièmement, si le fonds de commerce appartient à la communauté des biens, le vendeur doit obtenir le consentement de son (sa) conjoint(e) avant de procéder à la vente. Troisièmement, il doit vérifier que le repreneur soit apte à exercer une activité commerciale.
Une fois que la vente a été conclue, le cédant déclarer une cessation d’activité et clôturer ses comptes, publier l’acte de cession dans le journal d’annonces légales, procéder à la déclaration de résultat du dernier exercice comptable auprès du Service des Impôts des Entreprises ainsi que diverses autres démarches.
Pourquoi vendre son entreprise ?
Il existe de nombreuses raisons qui peuvent pousser un propriétaire d’entreprise à vendre sa société. Ce ne sont pas uniquement les sociétés en mauvaise situation financière que l’on peut vendre, mais une société prospère peut faire l’objet d’une cession.
Diverses raisons expliquent ce choix. En voici les plus fréquemment recensées :
- Une reconversion professionnelle : l’entrepreneur se lasse de son activité actuelle, peut-être un peu trop chronophage ou elle ne lui rapporte pas suffisamment de revenus ;
- Des raisons personnelles : suite à un divorce, des problèmes de santé ou une incapacité physique à poursuivre son activité ;
- Une envie de faire progresser l’entreprise : la société possède un fort potentiel, mais il ne dispose pas des fonds nécessaires pour l’aider à progresser rapidement ;
- L’absence d’héritiers : les descendants ne souhaitent pas reprendre le flambeau, ce qui oblige le propriétaire à vendre son entreprise.
Quand vendre son entreprise ?
Une société ne se vend pas n’importe quand si l’on souhaite tirer un maximum de profit suite à sa cession. Il existe 3 périodes fondamentales pour bien vendre son entreprise :
- Durant la phase de croissance : elle se situe entre 3 à 5 ans après la création de la société, le chiffre d’affaires est en progression, mais demeure encore modeste. Cette croissance est une opportunité pour l’acheteur, ce qui suscite son intérêt à l’acheter à un prix relativement élevé.
- Durant la phase de transmission : la société est encore rentable, mais moins que lors de la phase de maturité. Située entre 8 et 12 après la création de l’entreprise, elle permet à la société d’attirer les acheteurs pour les bénéfices qu’il est encore possible d’effectuer ;
- Durant la phase de déclin : la société a obtenu une notoriété indéniable. Si les résultats ne sont plus susceptibles de croitre, ils sont, toutefois, encore bons et solides. La société attire encore de nombreux acquéreurs potentiels.
Conseils pour optimiser la vente de l’entreprise
Voici quelques derniers conseils à prendre en compte pour ceux qui souhaitent réussir la vente de leur entreprise.
Premièrement, il faut avoir un aperçu global à grande échelle de son environnement, de son secteur d’activité et ne pas uniquement se contenter de la concurrence locale. En effet, voir comment se comportent les autres sociétés ailleurs que dans la région est un indicateur qui donne des informations sur le probable intérêt des repreneurs.
Deuxièmement, il ne faut surtout pas chercher à fausser les chiffres des résultats pour faire meilleure impression. Tôt au tard, l’acheteur s’en rendra compte et pourra intenter des actions en justice contre le cédant.
Enfin, trouver plusieurs acquéreurs revient à mettre son entreprise aux enchères, ce qui permet d’en tirer un excellent prix. Il ne faut surtout pas se contenter d’un seul acheteur et d’accepter directement son offre.
Salutations, Eglantine à votre service pour tout ce qui concerne l’économie et la finance !