Nous assistons à une période de relative stabilité pour le dollar américain, qui a su maintenir le cap malgré un flux de nouvelles économiques captivantes. Les yeux des traders se tournent désormais vers les indispensables données sur l’inflation, avec une attention particulière sur l’impact que ces chiffres pourraient avoir sur l’orientation future de la politique monétaire.

Impact des données du pib sur la trajectoire du dollar

Il est à noter que le billet vert s’est astucieusement maintenu après un sursaut nocturne, ce qui témoigne d’une réaction réfléchie aux données encourageantes du PIB national américain. En effet, ces chiffres ont non seulement surpris positivement, mais ont également révélé un ralentissement des pressions inflationnistes. Ces dernières sont un indicateur clé dans la détermination des orientations de politique monétaire par la Réserve Fédérale (Fed).

Le rapport sur le PIB a véhiculé des ondes positives quant à la possibilité d’un atterrissage en douceur pour l’économie des États-Unis, avec un taux de croissance annualisé impressionnant de 3,3 % au dernier trimestre, surpassant toutes attentes. Cependant, si la composante de désinflation a fait baisser les rendements obligataires, le dollar a montré une résilience notable.

En effet, selon Charu Chanana de Saxo à Singapour, « le marché obligataire a réagi de manière plus prononcée sur l’aspect désinflationniste du rapport, entrainant une chute des rendements ». Le dollar a réussi à persévérer, attestant ainsi de sa stabilité. Cette circonstance représente un indicateur précieux pour les détenteurs de portefeuilles de devises et pourrait générer des remous dans les prévisions de taux d’intérêt. Pour en savoir davantage sur les répercussions d’une éventuelle montée du dollar suite à des annonces de la Fed, nous vous invitons à consulter notre analyse détaillée sur « Alerte : le Dollar s’envole après la FED – Risques pour votre portefeuille ?« .

Tendances de l’euro et attentes de la bce

Du côté européen, l’euro semble faire preuve de moins d’assurance, avec un recul constaté post-réunion de la Banque centrale européenne (BCE). En effet, cette dernière a campé sur ses positions, maintenant les taux à un niveau historiquement élevé. Cela se produit dans un contexte où les traders envisageaient des réductions de taux dès avril, mais la BCE a établi une posture moins confrontante et laissé transparaître un optimisme modéré concernant les perspectives salariales. Un tel revirement alimente les attentes du marché, mettant ainsi l’euro face à un potentiel déclin.

S’ajoute à cette atmosphère d’incertitude la réaction modérée de la BCE face aux spéculations sur une baisse de taux en avril. Chanana souligne un point clé en déclarant que « la réaction mesurée de la BCE a renforcé les anticipations et accentué une inclinaison baissière pour l’euro ».

Pour une vue d’ensemble sur l’état actuel du dollar avant les réunions cruciales de la BCE et de la Banque du Japon, n’hésitez pas à lire l’article « Stabilité du dollar avant les réunions de la bce et boj, 22/01 » pour obtenir des perspectives éclairées.

Inflation à tokyo et attentes au japon

En orientant notre regard vers l’Asie, le yen japonais n’échappe pas à l’analyse. Malgré une descente nocturne, la devise nippone demeure circonspecte suite à une prise de position plus ferme de la Banque du Japon (BoJ). Les annonces de l’inflation de base à Tokyo pour le mois de janvier, qui marquent un ralentissement à 1,6 % par rapport à l’an dernier, indiquent une divergence de plus en plus évidente par rapport à l’objectif de 2 % de la BoJ.

Les commentaires de Marcel Thieliant, de Capital Market, mettent en lumière le scepticisme grandissant envers le désir de la BoJ de mettre un terme à la politique des taux négatifs. Il écrit : « La chute soudaine de l’inflation à Tokyo bien en dessous de l’objectif soulève des doutes sur la volonté de la BoJ d’abandonner ses taux d’intérêt négatifs ». Ceci risque d’influencer les projections économiques pour le pays, où la question de l’augmentation des salaires devient cruciale pour soutenir la consommation et pour que le Japon atteigne sa cible inflationniste de manière durable.

Contexte global du marché des devises

Abordons la situation dans son ensemble. Le dollar se caractérise par une solidité remarquable, conservant une oscillation prudente autour de 103,52 face à un panier de devises majeures. Cette résilience est encore plus notable étant donné qu’on a pu observer une augmentation d’environ 2% depuis l’entame de l’année. Les rendements des obligations du Trésor américain réagissent en concordance, avec le taux de référence à 10 ans régressant jusqu’à 4,11 % lors de sessions asiatiques.

D’ailleurs, les probabilités de réduction des taux en mars, telles qu’évaluées par l’outil FedWatch du CME, témoignent d’un marché partagé, avec une chance estimée à 50%, par rapport aux 75,6% qu’il y a tout juste un mois. Cette incertitude quant aux futures décisions de la Fed fait peser un vent d’imprévisibilité sur le parcours futur des rendements et du dollar lui-même; une actualité qui suscite forcément l’attention des acteurs financiers.

Quant à la livre sterling, elle s’établit actuellement autour de 1,2703 $, en attente des nouvelles décisions sur les taux de la Banque d’Angleterre attendues la semaine suivante. Et dans la sphère des crypto-monnaies, le bitcoin connaît une légère baisse, s’échangeant à hauteur de 39 858,20 $, consolidant la tendance observée au cours de ces dernières sessions.